CET
ARTICLE S’ÉCRIT SOUS VOS YEUX! Par
Red Akchef |
Toute l’équipe de
Rhizomes tient à présenter ses excuses au lectorat en
manque que vous êtes; nous vous avons malencontreusement délaissés
estivalement pour cause de groupisme. En effet, la rédaction
du journal n’a pu s’empêcher de s’embarquer
dans le proverbial Westphalia pour talonner les quatre poilus personnages
de Chiendent lors de leur tournée de promo pendant l’été
dernier. Sentant la soupe chaude et les carottes cuites et la fin
des haricots, nous allâmes nous laver enfin et après
un p’tit shoot d’astéroïdes abominablisants,
nous sprintâmes au P .C. à la salle de rédaction
histoire de boucler en vitesse cette nouvelle édition tant
attendue mais trop tard! – l’andouille de postillon est
déjà parti avec les ballots de ce journal que vous êtes
en |
train de lire à ce moment
même!!! La honte n’a pas le temps de nous envahir que
nous nous disons « qu’à cela ne tienne »
et « tant pis » ainsi que « ah pis coudon »
sans oublier « kossé qu’tu veux qu’un gars
faize? » et nous conjurons les esprits légendaires de
G. Host, le bien connu écrivain-fantôme ( pour le phénomène
paranormal ) et de C. Hose, le méconnu torcheur de feuilles
de chou du journal paroissial de Bras-d’À-Pic décédé
en 1983 ( pour le style de prose un peu bizarre ) et si vous êtes
en effet en train de lire ce que je viens d’écrire c’est
que la magie a efficacement opérée; cet article s’écrit
sous vos yeux!!! Incroyable, c’est un moment historique! Il
n’y a que Rhizomes pour vous faire vivre des moments
aussi exaltants, souvenez-vous-en… |
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Sentant la soupe chaude et les carottes
cuites et la fin des haricots, nous allâmes nous laver... |
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PETIT JOURNAL INTIME D’UNE TOURNÉE DE CHIENDENT
Par Dudan Mall |
Cher journal intime.
Si je t’écris ce soir, c’est pour te raconter l’été
fantastique que j’ai passé en compagnie du quatuor Chiendent,
mon groupe préféré.
Tout a commencé. C’était le 10 mai. Rien ne me
laissait présager de ce qui allait m’attendre. J’ai
décidé d’aller boire un jus d’orange au
Scanner, sur la rue St-Vallier à Québec alors, j’y
suis allé. À pied. Lorsque tout à coup, en entrant
dans le bistro, une quidame m’a réclamé un billet.
Pour l’instant d’un espace, j’avais oublié
mais heureusement, non, pas vraiment parce que je me suis souvenu.
Mon billet, il était tout plié dans les minous de fond
d’poche, dans le fond de ma poche justement. Je lui ai présenté,
mais elle, non et on en a plus du tout parlé. En fait je ne
l’ai jamais revue, la quidame. Le reste de la soirée
se passa sans anicroche.
Quand j’ai revu Chiendent, c’était très
très fortuit. Pour ne pas dire étrange. Je m’étais
perdu en forêt le lundi suivant dans le coin de Cap Santé
quand, quatre jours plus tard, je suis enfin tombé sur des
humains. Et de la bouffe. Les indigènes m’ont appris
que j’étais rendu à St-Léonard-de-Portneuf,
sur le camp Kéno, en plein pow-wow de l’ATTRueQ ( association
des travailleurs et travailleuses de rue du Qatar ) alors j’ai
décidé de me laisser inviter à y passer la nuit.
Soudain, j’ai cru entendre de la musique venant directement
du tipi communautaire jusque dans mes oreilles. Je n’avais pas
tort et je ne vous dis même pas de quel groupe de musique il
s’agissait! C’est bien pour dire.
Le lendemain, je suis reparti avec le groupe Chiendent pour qu’ils
me déposent chez moi en passant, à Charlesbourg. Il
n’y a eu qu’un seul problème. C’est que j’ai
oublié de leur dire où je voulais débarquer.
La chose aurait facilement pu se régler si je ne m’étais
pas profondément endormi à peine une fois embarqué
dans leur mini-van.
Rendu à La Pocatière où ils faisaient un spectacle
ce soir-là, j’ai pris la résolution, à
mon réveil, de repartir avec eux le lendemain parce que de
toutes façons, j’étais en beau fusil. Ils ont
joué leurs chansons au Saint-Louis devant leur vieille gang
de capotés pis moi j’ai été obligé
de boire de la bière parce que leur jus d’orange avait
tout passé dans la vodka ou quelque chose comme ça.
J’ai pu passer une semaine normale après avoir pris des
wake-up avant de remonter.
Le samedi 24 mai, alors que je sortais d’un colloque de philatélistes
à Sherbrooke, vers huit heures du soir, je marchais sur le
trottoir avec mon petit cartable. Soudain, sans que je vois rien aller,
un brigand m’a bousculé et quand je suis revenu à
mes esprits, mon cartable m’avait été volé
par je ne sais qui. Sauf que mon flair m’a mis la puce à
l’oreille à cause de la démarche louche d’un
gars devant moi. C’est à dire qu’il courait en
malade en ayant l’air de chercher par où s’en aller.
En plus, il avait mon cartable dans une main! J’ai décidé
de me faire justice moi-même en partant à courir après
mais le filou a eu vite fait de me semer. J’étais vraiment
déprimé en tout cas, tous mes timbres étaient
dans mon cartable. J’avais juste le goût d’une chose
et c’était de ravoir mon cartable mais comme c’était
impossible j’ai dû choisir autre chose donc c’était
de boire un bon gros jus d’orange bien froid. Je suis entré
dans le premier établissement digne de ce nom et ça
s’appelait Les Beaux Dimanches et comme si ils s’étaient
donné le mot, on m’a encore demandé mon billet!
J’ai passé la soirée à entendre le groupe
Chiendent encore et à siroter du jus d’orange avec de
la grenadine et un p’tit parapluie.
Le jeudi d’après, il fallait vraiment que je prenne des
vacances alors je suis parti sur le pouce vers l’est pour changer
d’air. Je me suis rendu à Bonaventure jeudi soir et je
cherchais un endroit où dormir au plus vite pour rebrousser
chemin le lendemain à l’heure des cowboys. Ça,
c’est parce que je me suis endormi encore dans l’auto
mais je voulais aller pas plus loin que Rimouski. En tout cas que
je m’ai dis. Tant qu’à faire aussi bien aller faire
le touriste en Gaspésie en allant de-ci de-là. C’est
quand je suis entré dans le Fou du Village que j’ai compris
que c’était le seul endroit où j’étais.
Et pour cause : devinez qui faisait un spectacle là, en même
temps que j’y touristais?
Un rien agacé par ces hasards de la vie qui font qu’elle
est vécue, j’ai accepté à contre-cœur
de dormir sur le divan de la loge du groupe. Ils riaient beaucoup
et moi, je ne faisait que leur dire la vérité sur mes
aléas de la vie. Heureusement, j’ai pu me réveiller
assez tôt pour leur écrire une note amère du genre
: « Merci les gars mais je pars et adieu j’espère
». Après avoir mangé une sandwich au dépanneur,
je me suis remis à faire du pouce quand l’orage s’est
laissée aller sur moi. Je chantais une chanson que j’avais
dans la tête à tue-tête justement pour me déchoquer
mais je me suis rendu compte que c’était « Chus
bin icitte pichetripe » de Chiendent. Alors là j’étais
en encore plus beau fusil que l’autre fois. À la fin
de l’avant-midi, un mini-van gris s’est arrêté
pour me ramasser… Les gars riaient encore de moi et je sais
pas trop si j’étais fâché ou heureux parce
qu’ils se rendaient justement à Rimouski. À
SUIVRE … |